La chute d’Haïti : une nation assiégée par la violence des gangs
- CFAH
- 23 mars
- 2 min de lecture
Depuis notre dernier rapport, la situation a évolué selon nos frères vivant dans le département de l’Ouest. Mais pas dans le bon sens. L’amélioration ou le succès reste hors de portée. Le rapport des Nations Unies de février sur Haïti indique que plus de 85 % de Port-au-Prince est sous contrôle des gangs, et que le pays se dirige vers une situation sans précédent à moins que des renforts ne soient envoyés à la Force Multinationale (MSS). Le rapport écrit est disponible en ligne, et a été diffusé sur plusieurs réseaux sociaux.
Lors de notre dernière réunion samedi, nos frères ont estimé que 95 % de la capitale est désormais contrôlée par des gangs à cause des récentes pertes de territoires. Seuls quelques quartiers de Canapé Vert, de Delmas et de Pétion-Ville ne sont pas encore entièrement sous leur domination.
Le même rapport de l’ONU dresse un tableau effrayant : meurtres, viols, attaques violentes contre des églises et des écoles. Les femmes et les enfants sont les plus vulnérables. Voici les chiffres pour 2024 :
Plus de 5 300 personnes tuées,
Plus de 2 200 blessées,
Plus de 1 million déplacées.
Et ces chiffres ne représentent que les cas déclarés ou estimés. D'autres sources médiatiques avancent des bilans encore plus élevés.
À moins d’une intervention divine, Haïti court à sa propre destruction.
Dans une vidéo bouleversante tournée par un journaliste français courageux, on voit des communautés autrefois animées — avec leurs échoppes, commerçants ambulants et enfants jouant dans les rues — aujourd’hui totalement désertées, à l’exception de quelques gangs lourdement armés.
Ces hommes, pantalons tombant à mi-cuisses, sous-vêtements apparents, incarnent désormais la “loi”. Ils sont sous l’emprise de drogues — marijuana, mélanges artisanaux d’alcool et de plantes — qui leur anéantissent la conscience. L’un d’eux, les yeux hagards et fumant un joint face caméra, a admis fumer plusieurs fois par jour.
Les rues sont jonchées de déchets, de meubles volés ou brisés, de matelas abandonnés, de véhicules incendiés. Les traces d’incendies volontaires sont visibles sur plusieurs maisons noircies par la fumée.Pas un seul chien ni chat en vue. La mort et la désolation règnent.
Même les forces de l’ordre sont impuissantes.
Dans la même vidéo, le journaliste accompagne la police à bord d’un véhicule blindé. Deux balles frappent le pare-brise renforcé, formant de larges fissures juste derrière sa tête. La scène a été marquée par une peur intense. Après des échanges de tirs, la police a quitté les lieux.
Sans victoire, sans gain.
J’ai vu beaucoup de vidéos sur Haïti. Mais celle-ci est la plus atroce. Elle m’a laissé avec un sentiment profond de tristesse et d’impuissance.Je ne vois aucune sortie possible pour Haïti, si ce n’est une aide venue d’en haut.
Ce soir, nous avons reçu un rapport détaillé d’une amie cachée dans l’ouest de Port-au-Prince. Elle se sent piégée, sans issue, en attente, suspendue à rien. Son témoignage est trop démoniaque pour être rapporté. Je crains que le choc n’affecte déjà son esprit. C’est aussi la raison pour laquelle nous ne diffusons plus de récits détaillés : la situation est allée au-delà de l’enfer.
Nos frères et sœurs ont besoin de nos prières et de notre soutien.
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